Mon père, Jean Berger, est né le 19 avril 1904 à Oradea (Roumanie). Après avoir quitté la Hongrie, il arrive à Paris. La France, c’était sa deuxième patrie, son rêve, car elle représentait, comme pour beaucoup d’étrangers, la liberté et la terre d’asile.

Afin d’obtenir la nationalité française, il s’engage dans la Légion étrangère en 1923, pour cinq ans. Blessé dans de durs combats au Maroc, il revient à Paris en 1928, à la fin de son engagement. Il est français, ce qui comptait le plus pour lui.

Il se marie en 1930, avec Irène Schwartz, née le 1er avril 1908 à Asaka (Hongrie). Une fille, Marguerite, naît en 1931. Mais elle meurt d’une méningite en 1935. Je suis né en 1938, et ils n’auront plus d’autre enfant.

Jean Berger est mobilisé en 1939 et part pour la guerre. En 1942, nous habitons à Lyon. Il fait partie de la Résistance, et ses compagnons se donnent rendez-vous dans un café, à Villeurbanne. C’est là qu’en 1944 ils sont dénoncés et arrêtés.

Transféré à Drancy en mars 1944, il a fait partie du convoi 73.

J’ai appris le sort de mon père il y a une dizaine d’années seulement, par le « Mémorial » de Serge Klarsfeld. Ma pauvre mère est décédée le 8 mai 1993, sans connaître ces informations. Elle attendait toujours le retour de mon père.

Roger Berger