David Moscovici est né le 11  juillet 1887 à Botosani, ville de la province de Moldavie, en Roumanie.

Il était le benjamin des quatre frères Moscovici. L’aîné était Hermann (notre grand-père), puis venait Joseph, puis Aaron. Il avait également une sœur qui a vécu aux États-Unis.

À l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris, en 1900, il vint en France avec ses trois frères, l’aîné voulant éviter la conscription dans l’armée roumaine, où il était encore d’usage de frapper les soldats, surtout lorsqu’ils étaient juifs.

Son frère Aaron s’installa ensuite à Londres. David, Hermann et Joseph se firent naturaliser français et participèrent à la guerre de 1914-1918.

David était un homme grand pour son époque (au moins 1,70 m). Élégant, soigné, il était vif et avait un très grand cœur. Il avait des yeux gris bleu et au début de la guerre de 1939-1945, sa belle chevelure était grisonnante. Il avait un sourire engageant et était très attaché à sa famille. Il était marié à Marie Goldblum mais, sans enfant, il avait pris en charge l’un de ses neveux, fils de la sœur de son épouse, dont la situation financière était modeste ; elle travaillait comme vendeuse et son mari était fourreur à Paris.

Il hébergeait sa belle-mère qui dirigeait la maison. Il était marchand forain, c’est-à-dire qu’il vendait de la bonneterie et diverses autres marchandises sur les marchés. Il avait réussi dans les affaires.

Il avait acheté une maison à Compiègne, dans laquelle il logeait avec son épouse, sa belle-mère et son neveu.

Il entretenait de très bonnes relations avec le maire de Compiègne, à l’époque, le Baron de Rothschild. Grâce à son charisme, il était très écouté des commerçants de la ville. À chaque Noël, il organisait une distribution de jouets pour les enfants pauvres de Compiègne. Déguisé en Père Noël, il parcourait les rues. Il participait également à la distribution des repas aux plus démunis.

Il était donc très estimé des habitants de la ville.Concernant la religion, il en respectait les principes, mais la pratiquait modérément. Très attaché à la France, et surtout très patriote, il s’était engagé volontaire dans l’Armée française en 1914. Il avait combattu au Chemin des Dames. Il avait été légèrement gazé au cours des combats et avait obtenu la Croix de Guerre avec palmes pour sa conduite. Il en était très fier. Il fut démobilisé après l’armistice de 1918.

À chaque célébration du 11 novembre, il participait au défilé et sa grande fierté était d’être porte-drapeau. Il avait l’âme d’un meneur sur lequel on pouvait compter. Il aimait le modernisme et fut parmi les premiers passagers à se rendre à Londres en avion.

En 1939, à la déclaration de la deuxième guerre mondiale, il voulut s’engager à nouveau dans l’armée, mais il avait dépassé l’âge.

Pendant l’Occupation allemande, il ne montra aucun défaitisme. Il restait persuadé que la France gagnerait la guerre, aussi il s’engagea dans la Résistance.

Il fut arrêté par les Allemands et interné à Drancy, ainsi que son épouse et sa belle-mère qui, souffrant d’une phlébite, dut y être transportée sur une civière.

Hermann Moscovici (frère aîné de David) eut trois filles. L’aînée, Renée, a eu deux enfants : Colette et Gérard Sattinger. La seconde a eu également deux enfants, dont Nicole Pizanti.

Colette et Gérard Sattinger