Paris, le 3 mai 1945

Messieurs,Je vous serais très reconnaissante, ayant lu votre annonce dans « Libres », si vous pouviez me donner des renseignements concernant mon mari, déporté et dont je suis sans nouvelles depuis. Voici son nom :

M. Edouard Bernardiner

né le 15 décembre 1899 à Kieff (Russie)

Arrêté à Albias (Tarn-et-Garonne) le 9 septembre 1943 par la gendarmerie française de Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne) pour la main-d’œuvre étrangère, requis d’office pour l’organisation Todt, il est mis au camp de l’Avéria-Caronte à Martigues (Bouches-du-Rhône) où il y travaille jusqu’en avril 1944. De cette date jusqu’au 15 mai 1944, Drancy. Depuis ce jour, déporté avec un convoi Todt (ce dernier renseignement m’a été donné par le Ministère des Déportés de Paris).

Au nom de sa vieille mère, de son petit garçon et de moi-même, sa femme, je vous dis 1000 fois merci à l’avance pour tout indice, si minime soit–il !

Je vous prie, en attendant le plaisir de vous lire, de recevoir, Messieurs, mes plus sincères salutations.

Mon mari s’était engagé volontairement pour la durée de la guerre 39-40 dans un régiment français. Nous sommes Israélites.